1 décembre 2024

Le bio en passe de devenir un vrai marché de masse !

Le marché BIO, qu’il soit industriel ou artisanal est de plus en plus à l’aise avec les standards du commerce conventionnel. L’innovation Bio est au service de la vente !

[ source LSA 2114 ]

Des chiffres !

– U Bio (Marque Bio de Systeme U) : + 12,1 %
– Ecoproduits de Castorama : + 11 %
– Produits bio de Botanic : + 50 %

Voila un début d’article basé sur les performances prometteuses du bio et de l’écologie en France qui nous fait nous poser une question « Et si le Bio était en passe de devenir une affaire … de fric ? »

Wellness + Business = Happiness *

Aujourd’hui, en France un français répond au bio avec une progression de 12 % par an, contrairement aux pays du Nord ou le chiffre est doublé. Le problème d’approvisionnement local ne semble pas arrêter la demande, et les importations fusent à tout va. La France se donne comme objectif de tripler sa surface agricole bio d’ici 2012 et de renforcer l’idée même du bio dans les mentalités.

Tout cela donne le tournis aux industriels qui souhaitent profiter de ce marché qui n’est plus un marché de niche. Serge Adida, responsable de la marque Knorr, précise à LSA  » Notre vision du merchandising est d’être dans le rayon classique. Les consommateurs cherchent d’abord une soupe et pas du bio. » mais avec ses 3 bouillons et ses 6 soupes, à sortir au printemps et été 2010, cette marque souhaite rendre « bioconvertibles » les 3,7 millions de clients déjà acheteur de la marque.

Les magasins U ont doublé leur chiffre d’affaires en alimentaire bio avec environ 200 produits estampillés « AB », bien que ce logo ne suffise plus à vendre. L’innovation doit être de la partie avec des actes de séduction sur l’emballage, sur les recettes et sur les nouveautés. Dans ce marché de « money maker – faiseur d’argent », nous allons vivre deux phénomènes.

Le premier est immédiat : Les prix vont chuter et démocratiser le bio. Il semblerait que cela soit une bonne nouvelle mais les procédés et actions pour réduire les coûts sont à surveiller de très près quand l’on sait que les cahiers des charges « biologiques » sont sans cesse revus à la baisse de par le lissage européen. La qualité a un coût et l’on risque de passer d’un marché élitiste à un marché de masse incohérent. Comme souvent, l’homme ne sait pas faire dans la demi-mesure.

Le deuxième phénomène : La banalisation du Bio. Je suis un adepte de la production bio et en tant que fervent défenseur du combat contre le « nutritionnisme », je m’inquiète de voir apparaitre, comme c’est déjà le cas en petite quantité, de produits industrialisés, transformés, arborant une liste d’ingrédients ou des recettes qui n’ont plus rien à voir avec de l’alimentation traditionnelle. Combien de produits, y compris dans le bio, ont remplacé le beurre par des huiles de palme, de la farine par de l’amidon modifié, des sucres bruts par des édulcorants ou des sirops de glucoses ou fructoses. Beaucoup trop ! Beaucoup trop pour faire croire aux gens que derrière le bio se cache un contrôle des valeurs nutritionnelles, diététiques ou tout simplement éthiques.

Attention l’industrie du goût va masquer les vraies saveurs et je reste persuadé que le débat va se déplacer. Aujourd’hui il y a le conventionnel contre le bio. Demain, il y a aura le bio industriel contre le bio strict, avec des cahiers des charges dopés à l’exigence comme Nature et Progrès **.

 

* Bien être (sous entendu le marché du bien être) + Commerce = Bonheur

** Nature et Progrès : Créé par une association regroupant exploitant, transformateurs et consommateurs écologistes, la marque Nature et Progrès est l’un des labels bio les plus exigeants. Son cahier des charges est plus strict que celui de la marque AB. Il intègre notamment des contraintes sociales axées sur le développement. Nature et Progrès se distingue en labellisant une exploitation entière et non un produit, en interdisant l’utilisation de tous les produits chimiques et en limitant les traitements vétérinaires.

6 réflexions sur « Le bio en passe de devenir un vrai marché de masse ! »

  1. Est-il possible que la grande distribution se mette au bio à des prix attractifs ?
La réponse est oui !
    Qu’en est-il vraiment de ces produits « bio » version grande surface ?
C’est une bonne question qui me revient souvent … et la réponse devra faire l’objet d’un article.
    — Merci pour vos commentaires de plus en plus nombreux.

  2. Stéfane, votre article m’interpelle et m’incite à faire part de la petite lumière rouge qui s’allume trop souvent à mon goût dans un petit coin de mon esprit au sujet de notre mode de consommation.
Certes, je n’ai pas encore lu votre livre « Non aux oranges carrées! » pour la simple raison de découvrir ce site il y a seulement trois jours. Cependant, je pense avoir cerné votre attachement à un mode de vie relationnel sain, en phase à l’échelle de l’Homme dans ce monde. Je dis « relationnel » car se nourrir c’est aussi communiquer, comme vous le faites, autour de ce qui est acceptable, de ce qui ne l’est pas, en fonction de critères purement sociaux et naturels telle une observation du rythme du mode de vie le plus constructif et le plus approprié à la nature humaine dans un lieu donné, en considérant cette dernière comme un élément actif, mais seulement un élément, de cet écosystème dont nous faisons partie sur la planète. Dans ce cas, je ne pense plus parler sur le principe du développement durable mais d’évolution soutenable.
    Pourquoi est-ce que je parle de ça dans ce commentaire?
    Je crois que le principe de regrouper ses achats (donc échange, communiquer encore) en un seul lieu centralisateur, telles les grandes surfaces ou les complexes commerciaux de grandes enseignes, tend totalement vers la fonction unique et la pensée unique en extrapolant rapidement. Je n’ai pas assez « potassé » le sujet mais, je pense ne pas me tromper en affirmant que ce constat déplorable d’aujourd’hui sur notre planète nous le devons en grande partie à ce mode d’échange dédié au extrêmement centralisé et puissant que nous avons créé et dédié au « consommateur ». Il est tellement opaque par nature qu’il est propice à toute manipulation de masse en prônant le bien, le mieux sous couvert de faire, pardon, davantage de fric…
    Qui peut, aujourd’hui, se targuer en ces lieux de n’avoir jamais succombé à la propagande bienfaitrice et récurrente de tel ou bien tel autre produit tout en estimant avoir été objectif sur la connaissance de la raison de son achat? Probablement personne, je pense…
Bon, loin de moi de vouloir proclamer et prodiguer l’austérité, bien au contraire, surtout me connaissant! Heureusement que nous sommes tous faillible, cela va de paire avec le doute et la curiosité et c’est tant mieux!
Cependant, ce genre d’endroits au système bien huilé, sous couvert d’anonymat par la foule de moyens déployés, contribue, continue et désire ne nourrir que notre propre ignorance! Et nous savons, ô combien, nous adorons nous remettre entre les mains du gourou pour rêver, ne serait-ce qu’un instant, d’un improbable miracle. Qui n’aime pas les caresses? Seulement sans se soucier de savoir de qui, de l’esprit ou de la matière porte cette main chaude se voulant rassurante sur nous avec notre approbation, nous devenons des biches inoffensives affreusement cruelles pour sa propre espèce et l’écosystème. Les grandes enseignes l’ont très bien compris! Il est donc nécessaire de « redescendre », nous ne sommes pas installés dans une parade charnelle mais bel et bien dans un combat entre notre avenir avec celui de la Terre et des portefeuilles trop bien « mal » garnis!
    Sans vouloir vous prêter ces propos dont j’assume l’entière responsabilité, je suis sûr que vous serez d’accord si je parle de quête de la justesse.
    Et dans cette quête de la justesse concernant les produits « bio » ou produits manufacturés « bio », dont certains producteurs et manufacturiers ont été les pionniers à les revendiquer, soucieux témoins d’un mode de fonctionnement courant à sa perte dans quelque domaine que ce soit, je préférai presque dire produits « naturels » ou « dans les règles de l’art ». C’est à dire des produits tels qu’ils nous sont proposés par la nature, avec le temps qu’il faut et notre savoir faire « naturel » pour leur maturité ou respecter les quantités, sans ersatz se substituant à eux-mêmes, dans une quelconque préparation ou composition pour bien cibler ce dont il s’agit par rapports aux produits d’origine extensive. Ces derniers émanant d’élevages ou de cultures pesticides à grand renfort de serres, d’eau où il n’y en a pas, de médicaments antibiotiques, de transports pas toujours très judicieux et j’en passe… Le tout dans une course effrénée au rendement sans perte où le CO2 n’est pas un souci et oubliant la principale productrice et consommatrice, la Terre.
    Pardon si je suis long mais j’ai désiré bien préciser mes propos car mon inquiétude va vers les produits dits « bio » et se qu’ils représentent en tant que symbole. Attention, ils sont là et c’est très bien! Je n’ai rien contre eux. Pour moi, ils sont là pour élever les consciences vers un autre mode de fonctionnement, de consommation responsable et cela, tous azimuts!
Je me demande seulement si les grandes enseignes, elles encore une fois, ne sont pas en train de nous faire un tour de passe-passe en surfant sur la vague « bio » pour nous vendre à terme du « bio » qui n’en est plus et galvauder cette éthique à tout jamais tel un bulldozer pour gonfler bien davantage encore leurs bénéfices…
Vu notre mode de consommation exagéré et son fonctionnement commercial engendré, monopolisé et « boosté » par ces mêmes grandes enseignes, je doute profondément que leurs intensions de production et vente correspondent à ce que nous, nous entendons par « bio » et attendons réellement du mode « bio » et pas de « la mode bio »! Ces grandes enseignes et le fonctionnement propre de ce type de commerce, qui organise presque totalement notre mode de vie, ne sont certainement pas dans un contexte de développement durable, encore moins d’une évolution soutenable…
    Dans cette histoire avec ce qu’on appelle le marché de masse, je crains que le « bio » livré aux grandes enseignes ne devienne qu’une vaste fumisterie qui se retourne contre les vrais produits de cette nature et le mode de fonctionnement responsable tant attendu de cette démarche presque philosophique… Pire encore, ce mode opératoire si cher aux grandes enseignes depuis quarante à cinquante ans et peut-être davantage, si il galvaude l’éthique « bio » risque de faire passer à terme pour « traditionnels » tous ces produits dont nous ne voulons plus aujourd’hui car ils sont le symbole de cette surconsommation affolante et aveuglée de n’importe quoi. Ce mode opératoire risque également de doublement gagner ce combat (mais pas la Terre!) en faisant passer pour « primaires », sans intérêt et chers tous ces vrais produits manufacturés ou pas que nous aurions osé appeler jadis « bio » ou « naturel ». Ouvrons bien nos quinquets!…
    Si j’étais radical, je dirai « Commençons à parler en mode « bio » en supprimant les grandes surfaces! » car notre mode de vie actuel, y compris la reproduction de l’espèce humaine si, dans le même genre j’extrapole encore une fois, est calqué sur notre mode de consommation, ce gigantesque aspirateur entraîné par lui-même sans équivalent à ce jour. De grands pays comme l’Inde ou la Chine et bien d’autres encore sont en passe de prendre comme exemple ce principe lucratif que j’appelle « le loto gagnant à perpétuité » à dessein de servir une poignée d’individus et encore, en comptant les miettes… au détriment de toute l’humanité et la Terre qui nous accueille.
    Je ne suis pas un pur et dur et je déborde du sujet certainement mais, il faut bien constater que notre mode actuel est l’échec cuisant de tout un pan de la civilisation. Au jour d’aujourd’hui, nous ne savons pas nous gérer nous-mêmes de nos débordements sur cet espace alloué qu’est la Terre et nous n’en auront pas d’autre! La nature offre une seule chance à cette biche inoffensive affreusement cruelle que nous sommes, pas deux! La deuxième fois, nous seront mangés et la nature reprendra ses droits à sa manière mais sans nous, ni les protagonistes principaux de cette vaste pantalonnade qu’ils auront su nous sublimer dans une ignorance tout à fait maîtrisée pour faire fructifier leurs profits à très court terme sur l’échelle de l’humanité!
    Pour moi, le « bio » est un combat sur nous-mêmes, contre nous-mêmes parfois pour devenir responsable face à l’ignorance placide que l’on aimerait tant nous voir arborer et contre laquelle il faut en découdre au quotidien. Je considère comme « bio » cette volte-face au système « industrio-commercio-agro-alimentaire » actuel qui nous emmène droit dans le mur et en klaxonnant en plus!
    Cependant, je reconnais que les enseignes U avec leur « système U » sont à priori les enseignes générales de la distribution agro-alimentaire les plus proches des producteurs locaux et des usagers que nous sommes par de moyennes voire petites surfaces mais cela me semble bien insuffisant. C’est tout un système qu’il faut changer en douceur ou pas.
Je crains profondément le « bio » livré aux grandes enseignes. Que vont-ils en faire? En revanche, et là ça n’engage que moi, même si nous sommes une majorité à le penser, je saurai quoi faire des grandes enseignes avant qu’on ne sache se qu’ils vont faire avec le « bio »!
L’idée de livrer le « bio » aux grandes enseignes ne peut m’empêcher de faire référence à Coluche qui aurait sans doute répondu « … c’est comme un crocodile qui se présente dans une maroquinerie! ».
    Ne vous méprenez pas par mes paroles qui peuvent paraître parfois brutales, elles ne vous sont pas adressées dans ce sens là, au contraire. Elles partent du même côté que vous quant aux inquiétudes et font juste part de mes profondes craintes face à ce système de consommation spécifique bulldozer-destructeur-broyeur organisé par quelques têtes puissantes qui s’approprient tout au nom d’un dieu qui leur fait friser l’hystérie dès qu’il est mentionné, que l’on nous oblige de devoir vénérer à leur place en s’apportant comme offrande au « sacro-saint » « Pognon! » qu’ils aiment au point de s’en faire péter les bretelles!
    Bien que, encore une fois je n’aie pas eu matériellement le temps de lire votre livre, je souligne la légitimité de votre site pour nous informer et nous interroger en terminant là-dessus :
    « NON AUX ORANGES CARRÉES! » 😉
    P.S. Je ne sais pas si ce commentaire très long (si c’est encore un commentaire… lol), parfois virulent et débordant éventuellement du sujet sera publié, ce que je comprendrais tout à fait. Cependant, dans ce cas considérez-le comme une marque de soutient à vos efforts, cela me suffit. 😉

  3. Epicurienne dans l’âme, et soucieuse de la santé de ma petite famille, j’apprends peu à peu à mieux manger. mais que c’est compliqué de s’y retrouver !!! Le pas est franchi, et, le bio, l’artisanal et le terroir envahissent les placards … non sans moqueries de l’entourage !!! Mais je résiste car il me semble être un devoir que de veiller à la santé des miens. Mais une question me tarabuste : manger bon, manger bio c’est bien mais pas toujours évident quand on est une maman active. faire ses courses dans plusiseurs magasin, un peu galère ! La solution semble toute trouvée (comme par hasard) : une grande enseigne propose ses propres produits …bio…. La bonne affaire. Mais, devenue suspicieuse (La lecture de « non aux oranges carrées m’a été fatale !!!), je me méfie. est-il possible que la grande distribution se mette au bio à des prix attractifs ? Qu’en est-il vraiment des ces produits « bio » version grande surface ?
    D’avance merci de ta réponse
    Bises d’une vauclusienne et amie

  4. Je crois que le marché que tu analyses si bien et en train de se fragmenter : alimentation ethnique, bio…
Il s’agit aujourd’hui de répondre à une demande plus forte de la part des « urbains » ou « rurbains ».
Rassures-toi, tu trouveras sur nos territoires des producteurs qui pratiquent leur profession avec art et manière. Souvent peu visibles, ils produisent en lien avec leur territoire, sans exposition, des produits « naturels ».
Le bio est un moyen pour eux de devenir plus visible.
    A bientôt.

  5. Le bio n’est pas une solution à tous les problèmes. C’est un début et il faudra toujours des gens comme vous pour informer !!! Bravo et bonne continuation.

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