1 décembre 2024

BIO ne veut pas dire écologique et/ou diététique

Trop souvent, nous assistons, impuissants à une rangée de biscuits BIO chez nos commerçants réalisés, concoctés ou cuisinés avec … de l’huile de palme. Il faut que cela change.

Gilles Héluin, dans « cent pour cent naturel » nous apprend :

« L’huile de palme possède le rendement à l’hectare le plus élevé au monde (env. 4000 litres/ha./an), ce qui en fait l’huile végétale la plus économique de la planète. De plus elle se prête à de nombreux usages, ce qui pousse à développer encore plus sa production, au détriment des forêts primaires d’Asie du Sud-Est et de leurs habitants… L’équilibre entre forêt tropicale et plantations de palmiers à huile est donc fortement menacé en raison de la déforestation intensive malheureusement pratiquée.
L’agriculture biologique, dans sa définition même a recours à des pratiques culturales « qui préservent ou accroissent la matière organique du sol ». Cependant, rien n’est inscrit sur la provenance de l’huile de palme bio dans la réglementation européenne. Si l’origine de l’huile de palme contenue dans un produit n’est pas indiquée sur l’emballage, nous vous invitons à poser la question à votre distributeur ou au fabricant. »

Le fond du problème est là : « rentable ». Cette huile est rentable et tant pis pour l’écologie et encore tant pis pour la santé. A force de parler de déforestation, qui est un drame à ne pas sous estimer, nous ne rappelons pas assez les effets dévastateurs des gras polysaturés. L’huile de palme ne semble pas être votre alliée santé.

Je me permet de vous faire remarquer que dans les rayons BIO, énormément de produits sont concernés par cet ingrédient. Pouvons-nous changer tout cela.

Rappelez-vous, un consomm’acteur peut voter 3 fois par jour avec son assiette ! Le changement se fait pas le refus d’achat.

/// Je cherche à comprendre et j’ai comparé 3 paquets de biscuits BIO de 3 marques différentes.

1 • CÉRÉAL BIO, Spéculoos à l’épeautre
Ingrédients : Graisse de palme, huile de tournesol.

2 • DAO MIX D’OR, Cococao
Ingrédients : Sans huile de palme (ingrédients demandés au siège, à Manosque, en cours).

3 • EVERNAT, Biscuits aux pépites de chocolat
Ingrédients : Beurre, Huile de colza non hydrogéné

Il est vrai qu’en fonction des gammes de produits, y compris au sein d’une même marque, nous pouvons y voir apparaitre de la graisse de palme.
« Céréal Bio Speculoos à l’épautre  » en contenant, je leur pose la question.

Voici leur réponse :
« Vous souhaitez connaître les raisons de l’utilisation de l’huile de palme. 
Leur fabrication nécessite l’utilisation d’une matière grasse solide qui ne fluidifie pas. L’huile de palme est une matière grasse végétale, sans cholestérol, qui remplit cette fonction. D’autres huiles (tournesol, colza…) nécessitent une hydrogénation. Des études ont montré que les matières grasses hydrogénées augmentent le taux de cholestérol sanguin. C’est la raison pour laquelle, Céréal Bio a décidé d’utiliser l’huile de palme non hydrogénée. Par ailleurs, je vous informe que nous nous fournissons auprès de la société Lipidos. Lipidos est membre adhérent du RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil) fondé par des acteurs de la filière palme et des ONG, notamment le WWF, première organisation mondiale de protection de la nature. La mission du RSPO est de promouvoir et surveiller la culture ainsi que la production durables de l’huile de palme. Les engagements du RSPO sont : planter du palmier à huile sur des terres dégradées plutôt qu’à la place de forêts, privilégier des petites exploitations plutôt que de grandes monocultures pour réduire les intrants (herbicides, engrais) d’appuyer une gestion paysanne plutôt que des grands groupes pour assurer une répartition équitable des revenus.« 

Explication de texte :
1) Une matière grasse qui ne se fluidifie pas, jadis c’était le beurre. Avant que l’huile ne soit plus « rentable », car je suis désolé, les gâteaux se faisaient avec du beurre.
2) Elle ne contient pas de cholestérol, mais n’oublions pas que l’huile de palme (Acide palmitique) reste un gras saturé.
Des chiffres sur ces gras trans :
Huile de palme : 49 %
Tournesol : 11 %
Olive : 15 %
Beurre : 67 %
Margarine de tournesol : 18 %

Colza : 8 %

3) La culture de l’huile de palme. Surveillée, contrôlée ? Difficile pour le consommateur de s’y référer et d’avoir un accès transparent à ces données. Doit-on écrire à chaque fabricant pour se préoccuper aussi de cette information. Cela devient difficile de consommer. De toute façon, par qui que cela soit, il s’agit d’une culture qui nécessite une importation et une occupation des sols.

Ma conclusion :
Avec du beurre riche, lui aussi, en gras saturés (produit par des vaches nourries au maïs), des graisses de palme, des huiles hydrogénées et bientôt des salatrims, le débat n’est pas fini. Mais alors que choisir ? Le beurre est composé de gras saturé (hydrogénation bactérienne du rumen de la vache), l’huile de palme a une teneur élevée en acides gras saturés mais apporte des substances très intéressantes de la famille de la vitamine E, les tocotriénols.

La réponse du formateur :
J’ai toujours préconisé … de ne pas abuser des biscuits. Il s’agit d’un instant plaisir, pas d’un aliment ! La mode du biscuit a profité très généreusement à l’industrie agro-alimentaire. Je préconise une boite ou deux de biscuits de « dépannage ». Le reste du temps, des gâteaux maisons, pur beurre (ou bien mélange de beurre/huile d’olive ou beurre/huile de colza quand la recette le permet) pour le plaisir de l’anniversaire, du dimanche en famille ou de l’arrivée de tata lucette et surtout, au quotidien, des amandes, du pain complet, du chocolat de qualité, des fruits frais, beaucoup de fruits frais et des céréales sans sucre ajouté de type muesli. Rappelez-vous nos goûters d’enfance, ceux d’une époque où l’on ne parlait pas d’épidémie d’obésité et de maladies cardio-vasculaires.

* Jean-Michel Chardigny, directeur de l’unité de Nutrition humaine du centre Inra de Clermont-Ferrand-Theix, interviewé par lanutrition.fr le 19/11/2008 répondait ceci « Choisissez les biscuits au beurre. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ils sont exemptes de graisses trans. »

2 réflexions sur « BIO ne veut pas dire écologique et/ou diététique »

  1. En effet ‘nin153’, je vois que la lecture de « non aux oranges carrées » vous profite 🙂 J’en parle largement dans ce livre et suis très content de voir, de lire, d’entendre que ces propos m’échappent car ils ne m’appartiennent pas … Il faut en parler sans cesse. Félicitations.

  2. Si je peux rajouter quelque chose… fuyez également les étiquettes qui mentionnent « huile végétale » car il s’agit très souvent d’une dénomination « écran » qui signifie en fait « huile de palme ».
    On ne nous écrit pas tout !

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