29 mars 2024

Pain bio : acharnement administratif ?

L’affaire pourrait faire sourire, si la justice ne s’en était pas mêlée!

Tout commence, il y a deux ans, lors d’un contrôle de l’État, suite à l’installation d’un nouveau four.
Alors que ce couple de boulangers dispose du label Nature et Progrès, il se croit, en toute bienveillance, à l’abri de tout reproche.
En effet, le label Nature & Progrès est un cahier des charges très exigeant. Il est d’ailleurs stipulé sur leur site “Alors que l’Agriculture Biologique est désormais accessible au plus grand nombre, la fédération Nature & Progrès doit s’engager davantage dans la formulation des idées qui lui sont propres. Face à la normalisation imposée par les structures officielles, l’agroalimentaire et la grande distribution à travers le label AB, il est nécessaire de rappeler que Nature & Progrès propose une démarche globale qui va bien au-delà d’un simple label.

Mais un panneau de vente où il est écrit “Pain au levain de farine bio moulue sur meule de pierre, cuit au feu de bois” va changer le cours de l’histoire!

Un agent présent n’a pas apprécié le mot “bio”, alors que le couple n’a pas de certificat. Leur avocat Me Adrien Loquesol, précise que “C’est de la transparence, plus que de la fraude”, mais rien n’y fait et le couple vie, je cite une forme “d’acharnement de l’administration sanitaire qui préfère s’attaquer aux petits plutôt qu’aux gros producteurs” avec le motif : “présentation de produit faisant croire qu’il bénéficie de la qualité de produit de l’agriculture biologique”

Ce qui est complètement fou dans cette histoire réside dans le cahier des charges N&P qui impose d’utiliser à minima de la farine certifiée AB, donc Bio!
Et d’ailleurs l’association l’Agriculture Biologique en Picardie a témoigné en leur faveur. Elle estime qu’il n’y a pas eu de tromperie des consommateurs et ne se sent pas lésée. Le couple encourt jusqu’à 300000 € d’amendes, 2 ans de prison et une interdiction d’exercer!

Affaire à suivre, très sérieusement, car le procès a été reporté en septembre 2016.

On ne comprend pas comment un organisme d’état -et la justice débordée- peut s’arrêter sur un détail qui ressemble plus à une incompréhension de labels entre N&P et AB que d’une réelle arnaque, tromperie ou manquement à des règles d’hygiène.
On ne comprend pas que l’énergie des agents, mais surtout du tribunal, n’est pas une plus grande utilité dans ces innombrables manquements que l’on vit tous les jours, en allant dans certains commerces. Boulangeries qui n’en sont plus, pâtisseries qui ne sait que décongeler, biscuiteries aux allures artisanales achalandées par l’industrie, idem pour les boutiques de chocolats de luxes qui produisent un chocolat industriel… et j’en passe bordel
!
Pendant ce temps aussi, la France est en train, de céder son dernier pouvoir aux grandes firmes, au risque de se faire trainer en justice plus tard, à coup de grands traités TAFTA (en toute discrétion tout de même, loin des exigences démocratiques que l’on nous rabâche)

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