20 avril 2024

Vivre en société est-il compatible avec bien se nourrir ?

C’est décidé ! On en a fini avec les régimes amincissants qui nous font jouer du yoyo sur la balance.
C’est décidé, vous avez envie de changer de comportements alimentaires.
Bienvenue sur ce blog. Mais attention, vivre en société, et rester sociable devient alors un sacerdoce, un parcours du combattant.

Voila maintenant quelques années que je suis convaincu du « mal-être » de notre alimentation.
Nous consommons la planète, nous souhaitons le meilleur, le plus grand, le toujours plus.
En tant qu’ancien formateur en changements de comportements alimentaires, je me trouve à « revisiter » la façon de consommer.
Très simple dans les faits, cela n’a que des avantages.

1 – On apprend à lire les messages « complexes » de l’agro-alimentaire
2 – On essaye de comprendre les erreurs humaines et corriger l’équilibre naturel (à notre échelle)
3 – On mange plus équilibré, plus naturellement et on perd « naturellement » des kilos superflus.
4 – On voit disparaître des maux que l’on aurait jamais associés à notre alimentation.

La pratique s’avère plus compliquée. Je m’explique :

Il y a quelques règles lorsque l’on souhaite changer de comportements alimentaires. [ Je traiterai de ce long sujet dans un autre billet. Je placerai un lien ici quand il sera prêt ].

Une de ces règles et la plus importante est :

NE PAS CONSOMMER DE PRODUITS TRANSFORMÉS.

« NE PAS » signifie qu’il faut éviter au maximum, sachant que l’idéal est d’éliminer totalement les produits transformés de son alimentation. C’est comme quand on arrête de fumer. Fumer une cigarette réengage le processus.

Mais qu’est-ce qu’un produit transformé ?
Il s’agit d’un produit, par opposition à « produit brut » qui à été transformé par l’industrie agroalimentaire.
– Les sucres raffinés.
– Les farines raffinées.
– Les plats cuisinés.
– Les biscuits, les pizzas, les viennoiseries, le pain industriel.
– Les produits « enrichis en » et les « alicaments ».
– Les produits que votre arrière-grand-mère n’aurait pas pu consommer ! 75% de notre alimentation n’existait pas il y a 30 ans.

Il est bon de signaler qu’il ne faut pas foncer tête baissée dans le bio. On y trouve souvent des produits « transformés » avec farine blanche, huile de palme ou autres ingrédients.

Pourquoi les éliminer ?
Parce qu’ils contribuent aux pertes de repères, aux manques de liens et de respects avec la nature. Ils éliminent notre culture culinaire et nos instincts du bon et du mauvais. Ils nous rendent malades par addiction aux gras et aux sucres. Ils sont responsables d’un appauvrissement de notre alimentation en fibres, minéraux et vitamines. Ils enrichissent les multinationales et affament les petits producteurs.

C’est ici que cela se complique.
Vous allez être vite tenté de réaliser quelques gâteaux, avec de la farine bio T110 (farine semi-complète), avec du sucre bio non raffiné (qui n’a rien a voir avec du sucre roux !). Vous allez consommer peu de viande, mais uniquement de la viande bio certifiée [on y reviendra, comme je le mentionne plus haut]. Vous allez consommer beaucoup de légumes, de fruits locaux. Plus aucun laitage ou yaourt, très peu de jus de fruits, aucun soda ou boisson gazeuse, etc.
Non il ne s’agit pas d’un régime amincissant, mais cela reste extrêmement compliqué.

Un exemple :
En déplacement, quoi manger, loin de chez soi ?
Pas de sandwiches au pain blanc et ingrédients transformés.
Pas de pizzas à la farine blanche.
Pas de viande ou poisson à la cantine.
Pas de viennoiserie le matin.
et peu d’argent !

Un supplice, n’est-ce pas ? Mais il est vrai que je mange sereinement et y trouve mon compte. Ma silhouette, ma santé, mes convictions écologiques. Je ne me suis jamais senti aussi près de la nature. Je l’entends, je l’écoute plus qu’avant.
Il y a un magasin bio pas loin de mon lieu de travail et j’y trouve certains produits. À la cantine, mon plateau ressemble à un potager et un verger. Je mange occasionnellement des sushis (uniquement chez les japonais 100% tradition), des soupes japonaises « ramen » (fraîches et non en sachet), des pains « Essene » d’épeautre, des plats bio de la marque « Le bonheur est dans le pot » [ Oui il s’agit d’un plat cuisiné et c’est pour cela que je choisi cette marque bio. Ils sont bons, à base de quinoa, chou, pois cassés, etc. mais je reste contrarié par l’ajout d’huile de tournesol. J’aurais préféré une huile de colza ou d’olive !].

Un sacerdoce donc, quand vous êtes invité ou allez au restaurant, quand vous êtes pressé ou encore convié à un déjeuner cafés-croissants-jus d’orange. En parlant de restaurant. Avez vous déjà vu les menus accompagnés de vin ou de bière ? Cet été à Hendaye, dans un restaurant donnant sur la plage. Un restaurateur m’a refusé de remplacer la bière « offerte » par une eau plate ou gazeuse !! Pour le même prix, un repas sans la boisson promise !! Triste sort quand on ne peut se plier aux diktat de la société consommatrice.

Les nombreuses personnes qui consomment comme moi (sans être moines reclus, nous savons faire des écarts, mais ils sont rares et/ou exceptionnels) rêvent de restaurants où tous les produits raffinés seraient bannis (sucres blancs ou roux, farines blanches, pâtes non complètes, etc. ), rêvent de patisseries avec le même principe, rêvent de boulangeries où l’on nous fait croire que le pain complet est un mets rare et cher. Et pour finir ce billet, les irréductibles consommateurs « avertis » rêvent d’une société qui arrête de jeter par terre le résultat de ses « piaffreries », à savoir gobelets, serviettes et sachets de fast-food, canettes de bière et soda posés partout, dans chaque recoin et cela à quelques centimètres d’une poubelle. Un peu comme un baromètre de la connerie humaine, cela nous rend peu optimiste pour le futur de nos enfants.

[ merci à dimitri et talite 🙂 – gabian-libre.org ]

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