29 mars 2024

Bon grain, mal grain. Le PNNS et ses omissions

Je découvre à travers la lecture d’un document proposé par le PNNS, plusieurs informations nutritionnelles qui me laissent sans voix …

Ce document en question est téléchargeable sur le site du PNNS : www.mangerbouger.fr ou ICI

Cette lecture m’interpelle et je vous propose mon ressenti

1. QUE SONT LES FÉCULENTS ?

Définition du PNNS :
Une grande « famille » composée principalement de trois « membres » :
Le pain et les autres aliments céréaliers – riz, semoule, pâtes, blé, boulgour, maïs, certaines céréales du petit-déjeuner (préférez celles sans ajout de sucres ou de graisses)…
Les légumes secs et légumineuses : haricots blancs et rouges, lentilles, flageolets, fèves, pois chiches.
Les pommes de terre.

Définition de Wikipedia :
« Les féculents sont des aliments d’origine végétale , […] Il peut s’agir de parties de plantes non transformées (graines, fruits, tubercules, racines, tiges) ou de produits dérivés de l’industrie agroalimentaire (farine, fécule, pâtes alimentaires…). […] Les glucides qu’ils contiennent peuvent être assimilés plus ou moins rapidement (index glycémique élevé ou faible) : bien que possédant des glucides complexes, certains féculents sont classés dans les “sucres rapides” »

Wikipedia propose une liste de féculents :
« Céréales graines : Blé, Avoine, Blé, Épeautre, Kamut, Lin, Maïs, Millet commun, Orge, Riz, Sarrasin, Seigle.
Légumineuses : Pois, Haricots secs, Fèves sèches, Pois chiche, Pois secs, Lentille cultivée, Graine de soja, Petit pois
Tubercules : Pomme de terre, Igname
Racines : Manioc
Tronc : Le sagou issu du sagoutier
 »

Mon ressenti :
Le PNNS semble ignorer les alternatives aux blés, riz et maïs… trois fers de lance, d’une industrie agroalimentaire calibrée sur la productivité mondiale. Petit épeautre, millet et sarrasin n’auront pas la possibilité de s’imposer face à une surconsommation de gluten. Par contre, je constate que la pomme de terre n’est pas oubliée et de surcroît bien défendue, au même titre qu’un truc bizarre que certains mettent dans leur bol de lait le matin et que l’on appelle communément « céréales »

2. QUE NOUS APPORTENT CES FÉCULENTS ?

Explication du PNNS :
« 
Essentiellement des glucides “complexes” qui fournissent une énergie qui se libère progressivement dans le corps. […] Ils constituent le carburant par excellence de notre organisme. Ils “calent” bien et permettent de tenir jusqu’au repas suivant sans céder à la tentation de grignotage »

Explication trouvée sur lanutrition.fr :
Dr David Ludwig (Hôpital pour enfants de Boston) : « Les termes “simple” et “complexe” n’ont pas vraiment de sens au plan biologique. De nombreuses études montrent que des glucides “complexes” — les amidons raffinés comme le pain blanc, la plupart des céréales du petit déjeuner, les pommes de terre — augmentent le niveau de sucre sanguin — aussi vite et aussi fortement que le sucre de table. »

Mon ressenti,
traduit par un extrait de « Non aux oranges carrées », Ed. Tredaniel :

« Thierry Souccar et Isabelle Robard, avec le soutien de la société française de médecine nutritionnelle, ont demandé le 7 octobre 2004 à l’Assemblée nationale de faire figurer sur les étiquetages la valeur de l’index glycémique et la densité calorique. Verdict : “Trop complexe”. Thierry Souccar trouve aberrant de penser qu’un consommateur ne saurait lire des informations très simples à comprendre, bien plus simples que les informations actuellement indiquées, et il ajoute “En réalité, comme le confie un ex-chercheur […], l’affichage de l’IG* serait une catastrophe pour un grand nombre de produits transformés. Les industriels n’en veulent pas […] Il y a urgence. En France, l’obésité touche déjà 12 % des plus de 18 ans ; 3 % de la population est diabétique (un triplement en trente ans)” »

3. LES FÉCULENTS, ÇA FAIT GROSSIR ?

Explication du PNNS :
« 
C’est une idée reçue ! C’est la manière de les préparer […] qui risque de nous faire grossir. Sur le pain, si vous ajoutez de la matière grasse (beurre, margarine), une fine couche suffit pour le goût. […] Et le pain frais… C’est tellement bon que le consommer seul peut suffire à la gourmandise ! »

Explication trouvée sur lanutrition.fr :
« Le pain ne fait pas grossir : FAUX ! En tous cas, c’est faux pour le pain blanc et les autres céréales raffinées, à l’index glycémique élevé. Plusieurs études en attestent, dont une que viennent de publier des chercheurs de l’université Tufts (Boston, Massachusetts). Les volontaires qui suivaient un régime baguette de pain blanc” ont vu leur tour de taille augmenter en moyenne d’un centimètre soit 3 fois plus que ceux qui mangeaient des céréales complètes. Rappelons que 80 % de la population française consomme des céréales raffinées.

Sources : Newby PK : Dietary patterns and changes in body mass index and waist circumference in adults. Am J Clin Nutr. 2003, 77(6):1417-1425. »

Mon ressenti,
Le pain et les féculents en général ne font pas grossir !? Je veux bien l’entendre, mais alors pourquoi est-ce le premier aliment supprimé lors d’un régime alimentaire ? À l’inverse, pourquoi les régimes paléolithiques, qui ne cultivaient pas le blé, avaient-ils, selon Loren Cordain, une meilleure santé que nous autres, héritier de l’agriculture du blé ?

4. CONCLUSION

Pour finir ce billet et faire office de conclusion, avec ce grand moment de conseils nutritionnels offerts par le PNNS, voici un autre extrait du même article sur lanutrition.fr :

« Santé, baguette et propagande
Avec son IG élevé (évalué jusqu’ici à 95), donc peu recommandable, la baguette était le vilain canard de la boulangerie. D’où l’excellente idée des industriels de la meunerie de procéder à une nouvelle série de mesures de l’IG de plusieurs pains, dont la baguette. Les résultats ont été rendus publics fin avril par un groupe de nutritionnistes lors d’une conférence de presse. Selon ces scientifiques, relayés par les médias, ils “bouleversent les idées reçues” et montreraient que la baguette a “en réalité un IG modéré et qu’elle peut être consommée par les diabétiques.” Premier hic : ces nutritionnistes appartiennent au “comité scientifique de l’Association nationale de la meunerie française”, une structure promotionnelle créée par les industriels. Deuxième hic : dans l’étude, l’IG des pains complets est… supérieur à celui des pains blancs. Troisième hic : l’IG de la “baguette courante française” ressort à 78. À supposer que ce chiffre est exact, range-t-il la baguette, comme l’affirment nos nutritionnistes, dans la catégorie des IG modérés ? Voici la réponse de la plus grande spécialiste en la matière, l’Australienne Jennie Brand Miller (université de Sydney) : “La valeur de 95 était basée sur une étude française conduite sur des diabétiques de type II. Il est possible que l’IG chez des sujets normaux soit un peu moins élevé. Mais ce qu’il faut retenir vraiment, c’est que les deux valeurs (95 et 78) indiquent que la baguette a un IG élevé (supérieur à 70). Il s’agit d’un aliment qui n’est pas recommandé aux diabétiques.” »

Une réflexion sur « Bon grain, mal grain. Le PNNS et ses omissions »

  1. Bonjour,
    Ce document n’a pas que du mauvais,
    Les + :
    1) Il insiste quand même sur le légumes secs, et recommande la pain complet au pain blanc.
    2) Les céréales du petit déjeuner sont recommandées « sans sucre ajouée », donc en fait, des flocons d’avoine ou muesli sans sucre(tout le reste est bourré de sucre).
    Par contre, c’est vrai que les « féculents » sont recommandés en trop grande quantité. Féculents à chaque repas, pourquoi pas, mais alors une seule part et comme vous le dites, privilégier les IG bas.
    Je lis : « gateau de semoule, riz au lait , pain perdu …
    Pain bagna, tartines salées, cake à la tomate .. »
    comme apport féculent, là c’est quand même abusé!!

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